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Offshore, délocalisations: quelles zones pérennes ?
On classe généralement l'offshore programming (et les délocalisations de prestations de services) en zones géographiques. Cette classification n'est pas forcément judicieuse car dans chaque pays il existe des "bons" et "des mauvais" et des sociétés à capitaux étrangers ou pas, etc... mais elle semble faire en cette période de balbutiements de l'offshore "entrant" (n'oublions pas que nous avons l'habitude d'appeler "exportation" l'offshore sortant de chez nous) l'unanimité.
Ces zones géographiques sont au nombre de 5: l'Asie, l'océan indien, le maghreb, les pays de l'est, l'ex-URSS.
Ces zones ont-elles toutes un offshore pérenne ou l'offshore n'est-il pour certaines qu'un état de transition ou un marche pied pour certaines ?
Ce qui vient de se passer entre Lenovo et IBM (voir à ce sujet les excellents articles de Libération dont surtout "Lenovo, le fabricant chinois qui rêve de conquérir le monde" ) montre bien que l'Asie n'a pas vocation à être un sous-traitant ni à être simplement client d'entreprises occidentales qui jusque là dominaient le marché mondial.
Le marché mondial, c'est maintenant et de plus en plus l'Asie qui seule est capables d'amener de la croissance dans les ventes. Les entreprises locales ONT ce marché et de par cette demande vont avoir ou ont déjà les capacités de dominer les autres marchés existants.
En informatique, quelle SSII mondiale peut avoir les mêmes perspectives de croissance qu'Infosys ou Wipro, NON PAS EN OFFSHORE PROGRAMMING MAIS EN PRESTATIONS MONDIALES A PRIX MONDIAL comme Accenture, EDS et autres leaders actuels ? Réponse: seules les SSII en préparation en Chine qui vont bénéficier du marché chinois.
On peut toujours arguer qu'une certaine technologie ou que certains process ou expériences sont nécessaires mais c'est sans connaître l'excellence qui se développe dans ces pays à très grande vitesse. Les derniers majors des écoles centrales sont quasiment tous chinois. Les spécialistes techniques les plus pointus chez les grands éditeurs sont de moins en moins occidentaux.
Par ailleurs, des sociétés indiennes commencent à acheter des SSII partout dans le monde, en occident mais aussi dans les autres "zones" offshore notamment en ex-URSS pour s'assurer d'avoir accès à du bas prix dans la seule zone où l'offshore offshore est pérenne et le discours d'Infosys par exemple à Wall Street est clairement un positionnement mondial eb concurrence directe avec Accenture, EDS et autres.
Dans cette optique, l'offshore d'offshore programming issue pour l'instant d'Inde et de Chine n'est pas une offre d'avenir. Les sociétés valables de ces pays auront beaucoup plus à faire dans leurs pays plutôt que d'aller travailler à bas prix à des milliers de kilomètres.
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décembre 10, 2004 in Délocalisation, Externalisation, Offshore programming, Outsourcing | Permalink
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Commentaires
Pierre,
Je ne comprends pas votre réponse. Contactez moi nous en parlerons de vive voix.
Concernant la Russie et l'Ukraine plus particulièrement, la CCIP accompagne les entreprises sur place. Notre conseiller
parle le russe parfaitement et si cela vous intéresse il organise des réunions pour les entreprises qui travaillent sur place.
Je suis en contact par un autre réseau avec des Français et Françaises qui ont créé des entreprises à Moscou. J'ai l'impression que cette région du monde est connue par beaoucoup d'entre nous.
J'ajoute évidemment comme vous-même certainement, que la CCIP n'est pas ma seule expérience professionnelle.
Rédigé par : Patricia Boaglio | 17 déc 2004 21:07:03
Patricia: En effet, ce genre de choses se développent de plus en plus car la réalité n'est pas faite de flux parfaitement identifiés d'un monde vers l'autre mais d'une multitude de flux particuliers dans tous les sens. Dans ce sens, l'offshore n'existe pas car ce sont les particuliers quoi en fonction de leur intérêt particulier décident de travailler dans un lieu ou un autre. Je ne pense pas qu'il faut qualifier le développement de la Chine et de l'Inde en "bien" ou "pas bien". je pense qu'il faut être plus factuel et comprendre les implications que cela va avoir pour notre économie. Les journalistes ou démagogues à référendum auront largement le temps de qualifier ceci de négatif ou positif mais il est intéressant d'essayer de prévoir simplement les changements que cela va provoquer et la façon dont nous allons les subir, ou les utiliser.
Alain: QUand on fait vraiment de l'offshore, à moins d'avoir un cerveau partagé, on ne peut pas en faire avec plusieurs pays en même temps. Comme tu le sais, nos équipes de développeurs sont en Russie et en Ukraine et il se trouve qu'en France, ces pays sont méconnus (alors qu'en Allemagne et aux USA, ils rivalisent avec l'Inde) donc logiquement nous parlons d'eux et montrons ce qui n'est pas connu en France. Ceux qui prétendent à l'universalité en matière d'offshore ont surement de bonnes idées mais pour l'instant toutes théoriques...
Rédigé par : Pierre | 14 déc 2004 17:07:15
Deux évènements m'ont paru intéressants :
- des offres d'emploi ds des journaux londoniens pour recruter des occidentaux (payés à prix locaux) pour des call center en Inde
- un article de presse donnant la parole à des occidentaux travaillant dans ces call centers à prix locaux et ravis d'être en Inde.
Le même phénomène sur Shanghai ou de plus en plus d'occidentaux travaillent à salaire local pour des entreprises chinoises.
Cela ne me choque pas, je suis ravie que l'Inde et la Chine se développent.
Rédigé par : Patricia Boaglio | 13 déc 2004 21:04:27
Pierre je suis d'accord avec ta démonstration. Le prochaine SSII mondiale qui travaillera à prix mondial sera chinoise.
En revanche, je pense que le meilleur futur pour Tubbydev qui est un offshoriste pionnier qui sort du lot, tant que l'offre est morcelée et évangéliste, c'est d'aspirer à être mondialiste et d'aller au Nasdaq ou au NM.
Il va de soi que la Russie a des atouts forts, mais il ne faut pas survendre la Russie, car ça tourne au militantisme alors queles clients veulent du discernement, de la confiance et du tangible.
Rédigé par : Alain Mathecowitsch | 11 déc 2004 22:48:31