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Sur le port de Bordeaux, les chinois construisent pour Lafarge
C’est un article du Monde du 6/05 qui nous apprend que:
ans la zone portuaire de Bassens, au nord de Bordeaux, une cinquantaine d'ouvriers et de techniciens, combinaisons et casques jaune safran, s'activent au pied de deux silos de 53 mètres de haut. Depuis le début du mois d'avril, ils travaillent sur le chantier de construction d'une usine de broyage de laitiers de la société française Lafarge Ciments, filiale du groupe Lafarge. Elle devrait produire, d'ici à l'automne 2006, 250 000 à 300 000 tonnes de laitiers, une matière première de substitution au clinker plus écologique, utilisée dans la composition du ciment. L'investissement s'élève à 20 millions d'euros.
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"Nous avons choisi cette entreprise pour ses performances économiques mais aussi pour ses compétences techniques, assure Hervé Peuportier, directeur des projets de développement chez Lafarge Ciments. Le groupe Chinois ne lui est pas inconnu : il a déjà construit deux cimenteries en Chine, pour le compte de Lafarge, leader mondial du ciment. "Nous avons pris des dispositions drastiques vis-à-vis de CBMI en France", tient à préciser M. Peuportier.
Le groupe chinois, déjà présent en Europe (Italie, Espagne, Albanie) et en Afrique (Maroc, Tunisie, Mauritanie), mais en France pour la première fois, a dû se plier aux exigences de Lafarge : il a créé une succursale afin de rattacher et rémunérer les ouvriers selon la convention collective de la métallurgie.
CBMI a dû se rapprocher d'un cabinet de conseil en droit social et signer le "Global Compact", une charte de bonne conduite de l'ONU destinée à promouvoir les pratiques éthiques dans les entreprises. Autant de mesures pour éviter les critiques sur les effets pervers de la mondialisation, dans un contexte national de tension sur le marché du travail. "Lafarge demande plus que dans les autres pays, notamment en Asie, mais ça nous aide à nous améliorer", confirme, avec diplomatie, Donna Ding, la responsable commerciale de CBMI.
Aucun ouvrier chinois, pas même le chef de projet, ne parle français. A chaque réunion de chantier, Bernard Quinton, responsable des travaux pour Lafarge, a besoin d'un des trois interprètes présents en permanence sur le chantier. "Parfois, on se demande s'ils comprennent bien, il y a de petits ajustements à faire, et nous n'avons pas la même façon de travailler. Mais ils s'adaptent très vite."
Les hommes de CBMI, arrivés d'un autre chantier européen, ne se plaignent pas. Installés deux par chambre dans une "base-vie" composée de bungalows neufs à l'entrée du chantier, ils disposent d'un cuisinier chinois, d'une télévision satellite, d'un téléphone connecté à l'international, de tables de ping-pong et même d'un terrain rudimentaire de badminton. Des échanges sportifs et culturels sont prévus avec des associations locales.
La conclusion de tout ça est que le mot “délocalisation” ou ‘offshore” n’a plus aucun signification. On assiste bien en ce moment à la disparition des frontières. On en raisonne plus par nationalités d’entreprises (d’ailleurs qui serait capable de donner celle des entreprises du CAC 40 dont nous nous glorifions qu’elles soient “françaises” …) mais par une autre unité qui est l’entreprise.
mai 8, 2006 in Délocalisation, Externalisation, Offshore programming, Outsourcing | Permalink | Commentaires (7) | TrackBack